Le nombre d’apiculteurs wallons
La déclaration auprès de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaine Alimentaire (AFSCA) est une obligation légale dès que l’on possède au moins une colonie vivante. Cependant, une part inconnue des apiculteurs ne procède pas à cet enregistrement, ne permettant pas un comptage exhaustif du nombre d’apiculteurs en Wallonie.
Malgré cette contrainte, les données de l’AFSCA montrent que le nombre d’apiculteurs déclarés est en augmentation continue depuis 2013 et a été multiplié par 3 au cours des 10 dernières années à l’échelle de la Belgique. Cette tendance s’observe de manière relativement similaire quelques soit la région observée et cela malgré les difficultés croissantes que rencontre l’apiculture (impacts du changement climatique, problèmes sanitaires comme le varroa, les loques, le frelon à pattes jaunes …) (voir section « 7 – Analyse SWOT de l’apiculture wallonne »). Le seuil des 10.000 colonies en Belgique a été dépassé en 2023 pour atteindre 11.300 colonies en 2024, dont 4571 en Wallonie.
Il est à souligner que cette augmentation du nombre d’apiculteurs déclarés ne serait pas uniquement due à une simple augmentation nette du nombre d’apiculteurs mais également à un taux de déclaration supérieur, donnant une meilleure représentativité du secteur. Cela pourrait être le résultat de nombreux efforts de communication des associations et structures apicoles sur l’utilité de se déclarer auprès de l’agence fédérale pour la gestion des maladies et intoxications de ruches.
Leur profil économique
En Wallonie, les apiculteurs peuvent être regroupé selon 4 grandes catégories d’apiculture :
- L’apiculture non-économique : moins de 11 ruches
- L’apiculture productrice à dimension familiale : de 11 à 50 ruches
- L’apiculture pluriactive : de 51 à 150 colonies
- L’apiculture professionnelle : plus de 150 colonies
En 2024, l’apiculture wallonne est encore largement représentée par une apiculture de petite dimension, dite « de loisir » avec près de 3 apiculteurs sur 4 détenant moins de 11 colonies chacun. Le dernier quart des apiculteurs pratiquent majoritairement une apiculture familiale. Seulement 4% ont une activité apicole qui participe pour partie importante ou entièrement à leurs revenus d’activités (apiculture à dimension pluriactive et professionnelle).
Cependant, bien que les apiculteurs pluriactifs et professionnels ne représentent chacun que 3% et 1% des apiculteurs wallons, ils rassemblent réciproquement 16% et 20% du cheptel total de la région wallonne à l’hivernage 2024. Ainsi, ces 4% d’apiculteurs détiennent à eux seuls plus d’un tiers des ruches de production de la région.
Le nombre de colonies
L’évaluation de la taille du cheptel apicole wallon (nombre de ruches) est une donnée compliquée à obtenir de manière exhaustive sachant que tous les apiculteurs ne sont pas déclarés et que le nombre de colonies réel n’est pas forcément renseigné ou mis à jour par les apiculteurs.
La collecte les données brutes du dénombrement est réalisée auprès des sections, unions et fédérations apicoles pour estimer ce cheptel apicole wallon et bruxellois. Coordonnée par le CARI et Arista Bee Research selon une méthodologie et une analyse de données , un questionnaire en ligne et en version papier est transmis à ces différentes structures apicoles qui centralisent les déclarations de leurs membres ou partagent le formulaire à compléter individuellement.
Après une diminution du nombre de colonies recensées entre 2016 et 2018, un fort soubresaut a été observée durant la période du covid-19 (2020-2021) avec un engouement nouveau pour l’apiculture, le cheptel apicole wallon estimé passant de 25.917 colonies en 2018 à près de 42.000 colonies en 2021. Suivra alors une nouvelle période de diminution du cheptel total avec une baisse de plus de 9.000 colonies entre 2021 et 2023. La diminution enregistrée en 2022 a été imputée à la sécheresse et la présence de parasites/pathogènes cette année-là, notamment une prévalence accrue du frelon à pattes jaunes Vespa velutina nigrithorax en Wallonie. La diminution de 2023 a principalement été imputée à la forte mortalité due à l’explosion des populations de Vespa velutina nigrithorax sur le territoire wallon, mais aussi à une baisse potentielle de l’intérêt à déclarer ses colonies lors de ce recensement annuel.
En conséquence, un gros travail de communication et de sensibilisation sur l’utilité du dénombrement annuel pour l’aide au secteur a été lancé en 2024. D’autre part, la forte augmentation du nombre de colonies recensées en 2024 pourrait être en grande partie due aux modifications de méthodologie concernant la collecte et le traitement des données. Ces ajustements ont permis une estimation globale du nombre de colonies en Wallonie plus exhaustive que lors des années précédentes, alors même que les conditions climatiques et environnementales ont été particulièrement défavorables cette année-là (froid, humidité, disette, varroa) et un retour à des niveaux du même ordre de grandeur qu’en 2021, avec un total de 45.670 colonies pour la Wallonie en 2024.
Dénombrement annuel des colonies à l’hivernage en Wallonie sur la période 2016 à 2024



